Nous sommes en 1971, c’est l’été de mes 5 ans, je suis en vacances chez ma grand-mère dans le midi. Je joue aux billes penché sur le sol et, je ne le sais pas encore, l’image que je vois va me marquer à vie.
Eté 2014, je suis en vacances chez mes parents sur la côte d’azur. J’ai besoin de me retrouver, il paraît qu’à l’approche de la cinquantaine c’est normal. Je fais le tour des lieux de mon enfance, pose mes semelles sur d’anciennes traces de pas et tout à coup, un flash. Cette image remonte de mes entrailles en même temps qu’une légère buée envahit mes yeux soudain attendris. La nostalgie dissipée, je me dis que les tomettes en terre cuite de ma jeunesse feraient un bon sujet d’article dans un blog mobilier et décoration. L’occasion est belle, mes parents n’habitent pas très loin du village de Salernes, capitale de la tomette hexagonale rouge.
Recherches
J’ai effectué de nombreuses recherches à Salernes, par internet ou dans des livres et il faut bien reconnaître que le sujet est assez peu traité. Quand il l’est, quelques points sont parfois contradictoires.
Voyons tout d’abord les points de concordance des sources.
La tomette en terre cuite hexagonale a été adoptée dans le midi pour des questions purement pratiques. En terre cuite brute, parfois émaillé, c’est un carrelage résistant qui peut se laver à grande eau et qui donne un sol chaud en hiver et frais en été. Sa forme particulière permet une pose facile, les intérieurs méditerranéens traditionnels n’étant pas connus pour être d’un équerrage irréprochable. C’est aussi un modèle très économique car peu onéreux à produire, c’est aussi la configuration qui demande le moins d’appareil à joints. Enfin, la tomette en terre cuite a permis le carrelage des étages, les planchers composés des cannisses et de chaux ne pouvant supporter beaucoup de poids.
En ce qui concerne les origines, les avis sont contradictoires voire divergents.
WIKIPEDIA dit dans son article, points largement repris par d’autres sources.
La fabrication sous cette forme avait pour but de répondre à la baisse du pouvoir d’achat conséquence de la crise économique de 1829 causée par l’industrialisation. C’est à cette période, à APT où s’est développée une industrie de la faïence, que la production se diversifie et qu’on assiste à l’essor des fabriques de terres cuites qui popularisent la tomette provençale.
D’un autre côté, je vous conseille la visite de l’excellent site spécialisé sur le sujet http://www.easytom.fr/, ils ont l’air de savoir ce qu’ils racontent.
Avec l’expansion au dix-neuvième siècle des constructions sur le littoral, les commandes de tomettes hexagonales abondent. Les fabriques du Haut Var alimentent aussi les magasins de Toulon, Marseille et de Nice pour l’exportation en Afrique et outre-atlantique. On a d’ailleurs la preuve de l’existence d’exportations antérieures puisqu’il a été découvert dans l’épave du navire « Le Patriote », échoué en rade d’Alexandrie le 3 juillet 1798, lors de l’Expédition d’Egypte, les fameuses tomettes qui font aujourd’hui le bonheur de rares collectionneurs.
Ce site référence des ateliers de céramistes et leur marquage particulier. On peut retrouver notamment un listing assez complet où se trouvent des tomettes hexagonale du 17eme siècle.
Demande de références
Si vous n’êtes pas d’accord, si vous avez des connaissances avérées sur le sujet ou si vous connaissez des références d’ouvrages ou de sites internet qui puissent éclairer le sujet, merci de m’en faire part au travers de vos commentaires ou au moyen du Formulaire de contact.