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Coup de tonnerre sur la profession

3 juillet 2014 par Eric LOMBARDI

Dans le petit monde du meuble, c’était un groupe que l’on citait en exemple. Créé à Mulhouse en 1964 dans un modeste atelier d’ébénisterie et géré depuis par la famille fondatrice Rapp, il était devenu le n°4 français du meuble, avec 3750 salariés et presque 250 magasins sous les enseignes Fly, Atlas ou Crozatier.

Magasin FLY (50)

Magasin FLY (50)

Le groupe Mobilier européen, puisqu’il s’agit de lui, s’est placée le 18 juin dernier sous procédure de sauvegarde. Fragilisé par un net recul du marché et par un fort chômage des jeunes, cible de sa principale filiale Fly, le groupe n’a plus les armes pour se mêler au combat sans pitié que se livrent les trois ténors Ikea, Conforama et But.

Maintenant que la bête ne peut plus se cacher, le dépeçage ne saurait tarder. Conforama devrait achever la prise de contrôle des magasins Fly stratégiques et rentables qu’elle avait engagée en mars dernier avec la capture de 19 Fly suisses, d’1 Fly et 8 Atlas en France. Ce qui aurait pu être un geste de sauvetage ne sera pas réitéré. Les observateurs s’en étonnent; pas moi. La manœuvre permettra à Conforama de contrôler seul 300 points de vente, masse critique à partir de laquelle un groupe se trouve à même de concurrencer Ikea. Le reste des magasins, les moins rentables sans doute, devraient toutefois aussi trouver preneur assez rapidement. L’ensemble des analystes échafaudent des plans, mesurent l’impact et comptent déjà les morts parmi les salariés.

Malheureusement, tous oublient que dans toute guerre, il y a des dégâts collatéraux, des morts résiduels que l’on ne retrouvent jamais dans les statistiques. Là, je veux parler des divers fabricants, sous-traitant de ces grosses machines, dont la majeure partie de l’activité dépendait de Mobilier européen. En France comme au Portugal, et certainement ailleurs, des entreprises avaient constitué des collections pour la centrale d’achat de Mobilier européen. Arriveront elles à entrer dans celles des trois gros, et si oui sous quelles conditions?

Alors oui, je vous prédis quelques dépôts de bilan dans quelques semaines ou quelques mois. Dans le lot, il y aura certainement des personnes avec qui je travaille depuis de nombreuses années, des passionnés qui ont toujours eu leur travail à cœur. Mais ça, je doute que les analystes en parlent. The show must go on !


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