A l’occasion du premier anniversaire de Terre Meuble, j’ai décidé de vous offrir un petit cadeau.
Vous avez certainement déjà rêvé de trésors cachés dans des tiroirs secrets de meubles, alors je vais vous faire découvrir le monde merveilleux d’un maître en la matière et apprécier son génie au travers de cinq de ses réalisations. Asseyez vous confortablement et profitez. N’hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir et apprécier les détails.
Bon voyage !!
Un peu d’histoire
David ROENTGEN (1743 – 1807) est un ébéniste allemand fils d’Abraham ROENTGEN (1711-1793) ébéniste réputé exerçant à Neuwied, une ville sur le Rhin, non loin de Coblence. Jeune, il voyage beaucoup en Russie, en Hollande, en Autriche et en France jusqu’en 1769, date à laquelle il prend la direction de l’atelier de son père. Il se fait rapidement un nom. En 1779, il retourne à Paris avec des meubles de sa fabrication et en compagnie de l’horloger Peter KINZING, créateur des mécanismes de ses créations. Il rencontre un vif succès, le roi Louis XVI, La Reine Marie-Antoinette et le comte d’Artois, frère du Roi (futur Charles X), lui achètent des meubles.
Catherine II de Russie va devenir une de ses meilleures cliente, lui achetant un nombre impressionnant de pièces. On trouvera d’ailleurs ci-dessous copie d’un reçu de règlement pour la livraison de trois armoires à l’impératrice en juin 1789.
et la correspondance
« Mémoire
En vertu des ordres de Sa Majesté Imperiale et du Contrat passé avec Son Cabinet le 11 février 1788, le Soussigné a à en recevoir pour la Livraison de trois armoires à cent tiroirs chacun et placés dans l’hermitage la somme de Vingt et Six Mille Roubles. Fait à St. Petersbourg, ce 22 Juin 1789.
D:Roentgen »
En 1780, il est reçu maître ébéniste. La reine lui achète le célèbre bureau à cylindre qu’elle offre au pape Pie VI. Avec le succès, son activité se développe rapidement et il est amené à ouvrir des magasins à Paris, à Berlin et à Vienne. Ses ateliers comptent bientôt plus de cent ouvriers ébénistes, marqueteurs, horlogers et bronziers. Lors de la révolution française, ses biens en France sont confisqués en dépit de son statut d’étranger. Il quitte la France et en 1794, il doit fuir Neuwid où les armées révolutionnaires mettent son atelier à sac. Il doit se réfugier à Berlin avec les meubles qu’il réussit à sauver.
Ses créations usent d’une large palette de matériaux précieux et présentent un art de la marqueterie rarement égalé. Ses tables et cabinets présentent des tiroirs, casiers, plateaux ingénieusement encastrés et pouvant se déployer à l’aide de mécanismes internes savamment dissimulés. Certaines serrures actionnent différents mécanismes par des tours de clés successifs dans des sens parfois inversés. Parfois, des boutons poussoir libérant des petits tiroirs secrets se cachent dans les ornements des garnitures de bronze.
Un secrétaire fabriqué par Abraham ROENTGEN
Date de fabrication : 1758-1760
Les secrets de ce secrétaire en vidéo
Le bureau à cylindre
Date de fabrication : 1776-1779
Signature : « DR » entrelacé incrusté sous la rosace de trou de serrure sur tiroir central
Dimensions : Larg.135,9 x Haut.110,5 x Prof.67,3 cm
Découvrez les secrets cachés dans ce meuble par cet ébéniste d’exception
La table de jeux
Date de fabrication : 1780-1783
Signature : « MACRET » estampillé sur la face inférieure
Dimensions : Larg.78,3 x Haut.98,3 x Prof.49,5 cm
Animation en image de synthèse des mystères de cette table de jeux
Le cabinet de Frédéric Guillaume II de Bavière
Date de fabrication : 1779
Dimensions : Larg.152 x Haut.369 x Prof.88 cm
Là encore un spectacle magnifique
La table poudreuse
Bonus pour les amoureux de beaux meubles
La table d’architecte
Date de fabrication : 1795
Dimensions : Larg.81 x Haut.112 x Prof.69,9 cm
Un bureau à gradin pour Catherine II de Russie
Date de fabrication : vers 1786
Dimensions : Larg.166,5 x Haut.130 x Prof.90 cm
Le secrétaire du Gouverneur Charles de Lorraine
Commandé le : 27 août 1776
Horlogerie : L’horloger Peter KINZING
La joueuse de tympanon
Date de fabrication : 1784
Fabrication : Mécanisme par l’horloger Peter KINZING, le meuble par David ROENTGEN
Présentée au château de Versailles en 1784 et achetée l’année suivante par la reine Marie Antoinette. On raconte que les cheveux de l’automate étaient ceux de la reine, et que sa robe était cousue dans une de ses robes.
A l’origine l’automate jouait 8 mélodies différentes
La musique est réellement produite par les marteaux portés par les mains de la poupée qui frappent les 46 cordes de l’instrument.
Remontage du mécanisme par clé.
Taille de l’automate : Entre dix-huit et vingt pouces.
Superbe!