Le dressoir est un meuble à deux corps apparu au moyen-âge et destiné à exposer la vaisselle dans les salles de réception. A l’origine seulement utilitaire, la renaissance en fait un meuble d’apparat. En effet, si le moyen-âge est une période agitée où la plupart des nobles doivent dépenser leur argent dans la construction de fortifications ou dans l’entretien de leur armée, la renaissance, militairement plus calme, leur offre l’occasion de s’offrir une riche vaisselle, souvent en or, qu’il serait dommage de ne pas exposer ostensiblement aux yeux des convives.
A partir du 16eme siècle, le dressoir perd son appellation, on le désigne par « crédence ». Au 18eme siècle, il prendra définitivement le nom d' »argentier ».
Un meuble codifié
On ne choisit pas son dressoir par hasard, sa conception suit un code précis et rigoureux selon le niveau social de son propriétaire. Celui du souverain comporte cinq gradins, le prince ne peut en afficher que quatre, le comte trois, le chevalier seulement deux et il est impossible de déroger au protocole. La possession d’un tel meuble est d’ailleurs strictement réservée aux personnes titrées.
Iconographie
Vous trouverez ci-dessous quelques représentations de dressoirs sur des manuscrits d’époque. Amusez-vous à déterminer le rang des personnages représentés en fonction du nombre de gradins.
Remarque
Aujourd’hui, et c’est un abus de langage, beaucoup usent du terme de dressoir pour nommer une enfilade, c’est une erreur souvent commise par les vendeurs de meubles.